Dans la quatrième chambre, celle où tous les murs sont recouverts de moquettes bleues, il y a un placard dans lequel se cache l'enfant.
L'allure de ce meuble est telle, qu'elle donne à celui ci une présence quasi orgueilleuse : il ne serait pas étonnant qu'il soit l'élément qui donne à la maison toute sa raison, sa colonne vertébrale.
En le vidant des photographies de mon père, j'en ai, pour la première fois, aperçu le fond. Un fond nu, dépossédé, marqué par ses années.
Dans le motif de bois usé tapissant le fond de l'imposant mobilier, une planche légèrement gondolée parmi les autres dessinait une drôle de grimace.
En m'y intéressant de plus prés je me suis surprise à la bouger. En un geste hasardeux, elle n'était plus à sa place, dessinant ainsi un sourire édenté : un énorme trou.
Mon bras y a disparu sans que je n'effleure aucune résistance, je sens un léger courant d'air, un passage?